Diferencia entre revisiones de «Renier»

De martyres
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n’aient pas refusé de se réunir en un tel endroit comme une preuve d’idolâtrie et
n’aient pas refusé de se réunir en un tel endroit comme une preuve d’idolâtrie et


(187)
(187) d’obéissance à leur seigneur, dissimulèrent aussi en ne contraignant pas chacun
des chrétiens à idolâtrer individuellement30. ARSI, Jap.Sin., vol. 62, fos 42-43 vo, 20 août 1631 : « Feito o rol mandou o Tyranno a seus Feitores que
conforme a elle cada hum em seu districto ajuntasse todos os Christãos em hum lugar, e os constrangesse a
adorar o Fotoqe ; E que se alguns não quizessem obedecer, lhos mandassem a Ximabara pera la o poder de
tormentos os fazer idolatrar. Viamse os pobres christãos em summa affliçam e aperto, por que por huma parte
conheciam a gravissima offensa que comettião contra Ds adorando o Fotoqe ainda que fingidamente por outra
temião grandemente a crueldade dos tormentos com que este cruel Tyranno custuma atormentar os que se lhe
não rendem. E não sentião em si animo pera os sofrer ; esconderse não podia ser de effeito ; fugir não avia meyo
nem caminho pera isso. Em fim venceo pola maior parte o temor e fraqueza ; ajuntaramse na caza do Bonzo
como lhes era mandado adorarão alguns e forão os menos ; os mais posto que não adorarão, calaramse, e os
Feitores tomando por sinal de idolatrarem e obedecerem ao Tono o ajuntaremse naquelle lugar e não
repugnarem nelle, dissimularão tambem não os constrangendo a que cada hum em particular idolatrasse ».
 
23. Le problème de la dissimulation des croyances revient à plusieurs reprises dans le témoignage
d’un paysan non catholique sur la répression à Shimabara entre 1612 et 1638. Ce texte, connu
d’après une copie datant de 1682, s’intitule Hizen Arima korō monogatari 肥前有馬古老物語
(Récits d’un ancien du village d’Arima de la province de Hizen).
 
ce témoignage unique semble fiable : il recoupe
en partie les noms des martyrs et les chiffres donnés par les jésuites.
24. Dans ce document, les catholiques avancent souvent que dans leur religion, il est interdit de
cacher sa foi. Moguru 潜る, un terme que l’on peut traduire par « cacher » ou « dissimuler »,
revient à plusieurs reprises. Les premières personnes à avoir connu le martyre à Shimabara
ont été exécutées pour avoir refusé de simuler leur rejet du catholicisme :
La 16e année de Keichō [1611], ou alors la 17e année [1612] si l’on se fie à d’autres
avis, tous les maîtres [les prêtres] de la religion hérétique [le catholicisme] ont été
expulsés [du Japon]. Les temples des hérétiques ont été tous détruits. Ensuite,
Arima Saemon-no-suke [Arima Naozumi] a enquêté sur la religion de ses vassaux ;
sept samouraïs ont dit qu’il était interdit de dissimuler la religion [catholique].
Parmi eux, certains possédaient des arrière-fiefs. À commencer par Taketsugu
Kanzaemon, ils ont tous été ligotés à un poteau et brûlés vifs31. Zokuzoku gunsho ruijū 1907, 12, p. 590
 
les prêches du premier moine appelé par Arima Naozumi
afin de détourner ses sujets du catholicisme n’auraient eu aucun effet :
 
(188) Puis, [Arima] Saemon-no-suke a fait venir du Kantō un moine vertueux du nom de
Banzui[i]32. Banzuii 幡随意 (1642-1615) est un moine de l’école de la Terre pure (Jōdo shū 浄土宗) proche du premier
shogun, Tokugawa Ieyasu 徳川家康 (1543-1616).
 
Ce dernier a réuni les habitants de Shimabara et a prêché devant eux
pendant 17 jours. Cependant, pas un seul [des catholiques] n’a écouté
[sérieusement] ses prêches. Le moine a alors dit : « Quoique je leur dise pour leur
édification, cela ne sert à rien. [Leur obstination] vient du fait qu’ils ont reçu
l’enseignement des sorciers venus de l’étrangers. » Banzui est rentré peu après
dans le Kantō33. Zokuzoku gunsho ruijū 1907, 12, p. 590
 
26. La simple signature d’un registre attestant de leur changement de religion semble avoir
provoqué la réprobation des plus opiniâtres. Plusieurs préfèrent affronter la mort plutôt que
d’apposer leur sceau :
La 19e année de Keichō [1614], Yamaguchi Suruga-no-kami […] est venu d’Edo en
tant qu’envoyé du shogunat afin d’extirper l’hérésie [qui s’était répandue] parmi
les habitants de Nagasaki et Shimabara. Il a fait venir des bateaux au village de
Mogi pour se rendre à Kuchinotsu. Vingt bateaux de toutes les tailles ont été
envoyés par le seigneur de Satsuma. À Kuchinotsu, Yamaguchi Suruga-no-kami a
ordonné aux habitants d’apposer leur sceau sur un document attestant de leur changement de religion. Plusieurs personnes ont dit qu’elles ne pouvaient sceller
un tel document. [Les hommes de Yamaguchi Suruga-no-kami] ont saisi 25 figures
du village ; après avoir déveiné [leurs mains ?], ils leur ont tranché les doigts ; puis,
ils les ont tous exécutés. Après, Yamaguchi Suruga-no-kami s’est rendu à Arima. Il
a ordonné à tous les habitants de sceller le même document, mais certains ont dit
qu’ils ne pouvaient le faire. Pour cette raison, 18 d’entre eux ont été exécutés.
L’envoyé du shogunat est allé ensuite à Shimabara et a ordonné la même chose
aux habitants de la ville. Parmi les bourgeois, quatre ont dit qu’ils ne pouvaient
obéir à cet ordre. Après avoir été interrogés pendant toute une nuit, trois d’entre
eux ont décidé d’obtempérer. Un seul s’y est opposé avec obstination. Il a été
confié à sieur Taku Nagato d’Arima. Il a été placé en prison dans ce village34. Ibid., p. 591
 
(189) En
1627, le préfet de Nagasaki demande au fief de Shimabara de faire renier leur foi à
342 catholiques :
La quatrième année de Kan’ei [1627], c’est-à-dire l’année du lapin, Mizuno
Kawachi-no-kami est devenu préfet de la ville de Nagasaki. À Nagasaki, il a fait
inspecter 342 personnes qui ont dit qu’elles ne pouvaient dissimuler leur adhésion
à la religion hérétique. Ces personnes ont été remises par les hommes du shogun
à Matsukura Bungo-no-kami [le seigneur de Shimabara]. [Ses hommes] ont
réfléchi à différentes façons [de les faire apostasier]. Les catholiques ont subi
diverses tortures. À tel point qu’ils sont [pratiquement] tous tombés et ont eu la
vie sauve. Parmi eux, un seul, Kamiya Jōya, a refusé de dissimuler [sa foi]. On l’a
plongé dans les enfers de Unzen35. Unzen est un volcan situé au centre de la péninsule de Shimabara où les catholiques étaient torturés ou
exécutés. Ibid., pp. 591-592
 
Dato sobre el arraigo del cristianismo: Par exemple, à la fin du XVIe siècle, les
registres des religieux itinérants d’Ise, le principal sanctuaire du pays, montrent que ceux-ci
n’avaient pratiquement plus accès aux régions où, avec le soutien des seigneurs, la Compagnie
de Jésus s’était imposée36. Kudamatsu 2002, pp. 93-94.
 
A partir de ahora los jesuitas tendrán mucho trabajo reconciliando a los lapsos: Baltasar de Torres décrit de cette façon
l’activité des jésuites en 1620 :
[Mattheus de Couros] envoie les pères effectuer des missions dans tous les
royaumes [du Japon]. Nous avons fait plus de missions durant cette persécution
qu’en temps de paix. N’ayant ni maison, ni endroit fixe où résider, la nécessité
nous oblige à parcourir toutes ces régions et à affronter le danger. Mais cela est
 
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Revisión del 19:15 17 jun 2022

Renier sa foi sans perdre son âme, artículo de Martin Nogueira Ramos en Bibliografía Japón

Nogueira Ramos, Martin, 2019, « Renier sa foi sans perdre son âme. Les catholiques japonais au début de la proscription (XVIIe s.) », Cahiers d’études des cultures ibériques et latino-américaines – CECIL, no 5, <https://cecil-univ.eu/C5_v1>, disponible en internet desde el 01/07/2019 [consultado el 17 de junio de 2022].

(177) En este artículo, se mostrará que con el mensaje exclusivo de los misioneros que arraigó en Japón, la transición forzada al secreto se acompañó de un aumento de las tensiones soteriológicas dentro de las comunidades cristianas.

(178) mapa de Schütte 1968, p. 431.

1592 schuette.jpg

3.000 ejecutados en todo el siglo XVII, la gran mayoría de los 300.000 "eligió la apostasía". (nota 3, Ruiz de Medina), en el sur, antiguos bastiones jesuíticos, muchos falsos apóstatas, cristianos ocultos, mantuvieron ciertas prácticas cristianas: bautizo, respeto a principales fiestas, recitación de oraciones en latín, a mediados del XIX había unos 50.000 cristianos ocultos (nota 4; Nogueira Ramos 2019).

1592 schuette kyushu.jpg

(180) Nota 5: l’oeuvre des missionnaires était, dès l’origine, vouée à l’échec tant les dogmes chrétiens étaient éloignés des mentalités religieuses du Japon de l’époque (Kouamé 2016), d’autres pensent, au contraire, que la multiplication des conversions dans le dernier tiers du XVIe siècle atteste du fait que le catholicisme répondait aux attentes d’une partie de la population (Kawamura 2011).

Higashibaba Ikuo: mourir en martyr revenait à ne plus pouvoir assurer les rites familiaux. Il estime ainsi que l’apostasie formelle était « la décision la plus sensée et appropriée pour ceux qui désiraient persister dans leur foi6 ». « the most reasonable and practical conclusion if people wanted to continue their faith », Higashibaba 2001, p. 155.

au XVIe siècle, deux écoles bouddhiques porteuses d’un message exclusif connaissent un grand succès : le nichirenisme (Nichirenshū 日蓮宗) et la Véritable école de la Terre pure (Jōdo shinshū 浄土真宗). Ces mouvements, qui sont entrés en conflit armé avec le pouvoir guerrier, ont été, comme les autres écoles bouddhiques, progressivement placés sous le contrôle de celui-ci ; les factions les plus radicales ont, à l’image du catholicisme, été interdites8. Pour une étude transversale des mentalités religieuses dans le Japon de la fin du Moyen Âge et du début de l’époque moderne, voir Kanda 2016.

(182) Kyūshū, l’île de l’archipel qui abrite le plus grand nombre de catholiques, beaucoup de daimyō ne sont pas des vassaux directs des Tokugawa : ils disposent d’une large autonomie11. Carré 2009, pp. 647-653.

À trois reprises, en 1619 à Kyoto, en 1622 à Nagasaki et à Edo en 1623, le shogunat fait exécuter devant un parterre de seigneurs une cinquantaine de clercs et de laïcs qui jouaient un rôle central au sein de la communauté catholique12 Le grand martyre d’Edo a été étudié en détail par Hubert Cieslik 1954.

Différentes méthodes (meilleure synthèse de ces différentes mesures dans Shimizu 1981, pp. 172- 199. En anglais, voir le dernier chapitre de Higashibaba 2001.) sont utilisées : le scellement de serments adressés aux dieux et aux bouddhas ; le foulement d’objets de piété catholique, le fumie 踏絵 ; l’inscription obligatoire dans un temple bouddhique. C’est cette dernière méthode combinée dans certaines régions au fumie ou au scellement d’un serment, qui va s’imposer dans tout le pays. Le système des templesparoisses ne s’est toutefois pas mis en place de manière synchrone dans l’ensemble de l’archipel : il faut attendre les années 1660 pour que tous les Japonais soient inscrits dans un temple et que leur orthodoxie religieuse – terme qui a bien peu de sens dans le contexte japonais – soit garantie par un membre du clergé bouddhique15. Ōhashi 2001, pp. 100-131.

(183) Arima Naozumi 有馬直純 (1586-1641) a dû apostasier pour hériter du domaine de Shimabara, entre 1612 et 1615, une soixantaine d’entre eux sont mis à mort17. Ruiz-de-Medina 1999, pp. 316-354.

D’immenses cortèges, où se mêlent chants catholiques et scènes de flagellation, accompagnent ces martyrs ; des communautés adressent aux autorités seigneuriales des serments collectifs témoignant de leur volonté de ne jamais apostasier18. Ebisawa 1981, pp. 179-189

Si l’on se fie aux chiffres donnés par les jésuites, il y aurait eu à cette époque entre 15 000 et 20 000 catholiques dans le fief, surtout dans la moitié sud19. Mattheus de Couros (1568-1633 ?) dit avoir 3 000 catholiques à sa charge

(184) D’après Baltasar de Torres (1563-1626), un jésuite espagnol, il doit agir sous peine de perdre son fief, fief qu’il doit entièrement au shogunat : Plusieurs fois, nous avons avisé les conseillers du Père Provincial qu’il était très dangereux que lui et les autres pères de cette région habitassent dans un seul endroit, alors que la persécution est si forte, en se fiant uniquement à l’aménité et à la bienveillance dont le seigneur avait fait preuve jusque-là à leur égard. Celuici savait qu’ils étaient cachés dans ses terres. Mais comme la chose a fini par être connue de la multitude, il était certain que le seigneur ne feindrait plus l’ignorance afin de ne pas mettre en péril sa position23.

ARSI, Jap.Sin., vol. 37, fos 274-275 vo, 25 février 1626 : « Algumas vezes aconselhamos os consultores ao Pe Proval que era cousa muy perigosa estar elle, e os mais Pes daquellas terras de ordino em hum lugar em tempo de tam grande perseguição, confiados somte no primor, e brandura, de que aquelle Tono usou ate agora com os Pes que sabia, que estavão em suas terras escondidos: mas como chegasse a cousa a ser sabida no vulgo, era certo, que o Tono não avia de dissimular, por não pôr a risco seu estado ».

(185) les crypto-catholiques doivent vénérer extérieurement les bouddhas (fo 42 vo). À cette date, le clergé bouddhique a considérablement renforcé sa présence dans la région. Les réfractaires sont torturés et, s’ils persistent, exécutés ; une centaine de catholiques meurent entre 1626 et 1633 27. Ruiz-de-Medina 1999, pp. 546-708.

l’écrasante majorité des officiers et des moines se contentait d’une apostasie de façade.

Vers 1620, Ōmura, un fief situé à proximité de Shimabara, spécifie, dans un décret portant sur l’interdiction du christianisme, que la fuite est inutile, car l’édit de 1614 s’applique dans tout le pays28. Fujino & Shimizu 1994, p. 149.

entre 1615 et 1625, la communauté catholique de Shimabara a été épargnée. Les jésuites mentionnent fréquemment l’arrivée au sud de cette péninsule de chrétiens qui fuient la répression ou qui, pour avoir refusé de renier leur foi, ont perdu leur statut social. Il s’agit, dans la plupart des cas connus, d’anciens guerriers qui retrouvent rapidement une place de choix dans les communautés locales. 21. C’est le cas par exemple de Simeão Okuda Zean (?-1625), un samouraï originaire du Kansai, qui après avoir servi le seigneur catholique de la province de Higo 肥後, Konishi Yukinaga 小西行長 (1555-1600), est devenu vassal de Katō Kiyomasa 加藤清正 (1562-1611), un seigneur connu pour son animosité à l’endroit des missionnaires. La vie de Simeão est

(186) connue grâce au rapport annuel de la Compagnie de Jésus pour l’année 1626 29. ARSI, Jap.Sin., vol. 61, fos 100-101 vo, 24 mars 1627.

En 1612, ayant refusé d’abjurer sa foi et de rejoindre « as seitas dos Camis e Fotoques [des dieux et des bouddhas] », il est démis de ses fonctions et ses biens sont confisqués. Commencent alors pour lui et sa famille des années d’errance ; rejetés de différentes régions du pays car ils professent la religion interdite, ils sont finalement accueillis par les « bons e antigos cristãos » de Kuchinotsu. Dans ce port du sud de la péninsule de Shimabara, Simeão aurait joué un rôle clef dans la communauté catholique locale au point d’être un interlocuteur privilégié des missionnaires clandestins. L’auteur du rapport annuel le présente aussi comme un modèle de piété faisant la lecture des ouvrages de la Compagnie aux fidèles de la région. C’est pour ces raisons qu’il est décapité par les autorités le 18 décembre 1625, à la suite de l’arrestation de plusieurs missionnaires

un passage portant sur Shimabara dans le rapport pour 1629 et 1630, l’auteur du document décrit le dilemme auquel doivent faire face les catholiques : La liste établie, le tyran ordonna à ses intendants qu’en se fiant à celle-ci, ils assemblassent tous les chrétiens en un lieu afin de les contraindre à adorer le bouddha et que si certains ne voulaient pas obéir, qu’ils fussent envoyés à Shimabara pour que le pouvoir des tortures les fît idolâtrer. Ces pauvres chrétiens se trouvaient dans un état extrême de détresse et d’angoisse, car si d’un côté, ils comprenaient la grave offense qu’ils commettaient envers Dieu en adorant le bouddha même de manière feinte, d’un autre côté, ils craignaient grandement la férocité des tortures que ce cruel tyran avait l’habitude de faire subir à ceux qui ne se soumettaient pas à lui. Ils ne sentaient pas en eux le courage de pouvoir y résister ; se cacher ne pouvait réussir ; fuir, ils n’en avaient ni les moyens, ni la destination pour cela. Finalement, la crainte et la faiblesse l’emportèrent en grande partie. Ils se réunirent chez le moine comme cela leur était demandé, et quelques-uns adorèrent [le bouddha] ; ceux-ci furent minoritaires. La majorité, puisqu’elle n’adorait pas [le bouddha], se tut, et les intendants, considérant qu’ils n’aient pas refusé de se réunir en un tel endroit comme une preuve d’idolâtrie et

(187) d’obéissance à leur seigneur, dissimulèrent aussi en ne contraignant pas chacun des chrétiens à idolâtrer individuellement30. ARSI, Jap.Sin., vol. 62, fos 42-43 vo, 20 août 1631 : « Feito o rol mandou o Tyranno a seus Feitores que conforme a elle cada hum em seu districto ajuntasse todos os Christãos em hum lugar, e os constrangesse a adorar o Fotoqe ; E que se alguns não quizessem obedecer, lhos mandassem a Ximabara pera la o poder de tormentos os fazer idolatrar. Viamse os pobres christãos em summa affliçam e aperto, por que por huma parte conheciam a gravissima offensa que comettião contra Ds adorando o Fotoqe ainda que fingidamente por outra temião grandemente a crueldade dos tormentos com que este cruel Tyranno custuma atormentar os que se lhe não rendem. E não sentião em si animo pera os sofrer ; esconderse não podia ser de effeito ; fugir não avia meyo nem caminho pera isso. Em fim venceo pola maior parte o temor e fraqueza ; ajuntaramse na caza do Bonzo como lhes era mandado adorarão alguns e forão os menos ; os mais posto que não adorarão, calaramse, e os Feitores tomando por sinal de idolatrarem e obedecerem ao Tono o ajuntaremse naquelle lugar e não repugnarem nelle, dissimularão tambem não os constrangendo a que cada hum em particular idolatrasse ».

23. Le problème de la dissimulation des croyances revient à plusieurs reprises dans le témoignage d’un paysan non catholique sur la répression à Shimabara entre 1612 et 1638. Ce texte, connu d’après une copie datant de 1682, s’intitule Hizen Arima korō monogatari 肥前有馬古老物語 (Récits d’un ancien du village d’Arima de la province de Hizen).

ce témoignage unique semble fiable : il recoupe en partie les noms des martyrs et les chiffres donnés par les jésuites. 24. Dans ce document, les catholiques avancent souvent que dans leur religion, il est interdit de cacher sa foi. Moguru 潜る, un terme que l’on peut traduire par « cacher » ou « dissimuler », revient à plusieurs reprises. Les premières personnes à avoir connu le martyre à Shimabara ont été exécutées pour avoir refusé de simuler leur rejet du catholicisme : La 16e année de Keichō [1611], ou alors la 17e année [1612] si l’on se fie à d’autres avis, tous les maîtres [les prêtres] de la religion hérétique [le catholicisme] ont été expulsés [du Japon]. Les temples des hérétiques ont été tous détruits. Ensuite, Arima Saemon-no-suke [Arima Naozumi] a enquêté sur la religion de ses vassaux ; sept samouraïs ont dit qu’il était interdit de dissimuler la religion [catholique]. Parmi eux, certains possédaient des arrière-fiefs. À commencer par Taketsugu Kanzaemon, ils ont tous été ligotés à un poteau et brûlés vifs31. Zokuzoku gunsho ruijū 1907, 12, p. 590

les prêches du premier moine appelé par Arima Naozumi afin de détourner ses sujets du catholicisme n’auraient eu aucun effet :

(188) Puis, [Arima] Saemon-no-suke a fait venir du Kantō un moine vertueux du nom de Banzui[i]32. Banzuii 幡随意 (1642-1615) est un moine de l’école de la Terre pure (Jōdo shū 浄土宗) proche du premier shogun, Tokugawa Ieyasu 徳川家康 (1543-1616).

Ce dernier a réuni les habitants de Shimabara et a prêché devant eux pendant 17 jours. Cependant, pas un seul [des catholiques] n’a écouté [sérieusement] ses prêches. Le moine a alors dit : « Quoique je leur dise pour leur édification, cela ne sert à rien. [Leur obstination] vient du fait qu’ils ont reçu l’enseignement des sorciers venus de l’étrangers. » Banzui est rentré peu après dans le Kantō33. Zokuzoku gunsho ruijū 1907, 12, p. 590

26. La simple signature d’un registre attestant de leur changement de religion semble avoir provoqué la réprobation des plus opiniâtres. Plusieurs préfèrent affronter la mort plutôt que d’apposer leur sceau : La 19e année de Keichō [1614], Yamaguchi Suruga-no-kami […] est venu d’Edo en tant qu’envoyé du shogunat afin d’extirper l’hérésie [qui s’était répandue] parmi les habitants de Nagasaki et Shimabara. Il a fait venir des bateaux au village de Mogi pour se rendre à Kuchinotsu. Vingt bateaux de toutes les tailles ont été envoyés par le seigneur de Satsuma. À Kuchinotsu, Yamaguchi Suruga-no-kami a ordonné aux habitants d’apposer leur sceau sur un document attestant de leur changement de religion. Plusieurs personnes ont dit qu’elles ne pouvaient sceller un tel document. [Les hommes de Yamaguchi Suruga-no-kami] ont saisi 25 figures du village ; après avoir déveiné [leurs mains ?], ils leur ont tranché les doigts ; puis, ils les ont tous exécutés. Après, Yamaguchi Suruga-no-kami s’est rendu à Arima. Il a ordonné à tous les habitants de sceller le même document, mais certains ont dit qu’ils ne pouvaient le faire. Pour cette raison, 18 d’entre eux ont été exécutés. L’envoyé du shogunat est allé ensuite à Shimabara et a ordonné la même chose aux habitants de la ville. Parmi les bourgeois, quatre ont dit qu’ils ne pouvaient obéir à cet ordre. Après avoir été interrogés pendant toute une nuit, trois d’entre eux ont décidé d’obtempérer. Un seul s’y est opposé avec obstination. Il a été confié à sieur Taku Nagato d’Arima. Il a été placé en prison dans ce village34. Ibid., p. 591

(189) En 1627, le préfet de Nagasaki demande au fief de Shimabara de faire renier leur foi à 342 catholiques : La quatrième année de Kan’ei [1627], c’est-à-dire l’année du lapin, Mizuno Kawachi-no-kami est devenu préfet de la ville de Nagasaki. À Nagasaki, il a fait inspecter 342 personnes qui ont dit qu’elles ne pouvaient dissimuler leur adhésion à la religion hérétique. Ces personnes ont été remises par les hommes du shogun à Matsukura Bungo-no-kami [le seigneur de Shimabara]. [Ses hommes] ont réfléchi à différentes façons [de les faire apostasier]. Les catholiques ont subi diverses tortures. À tel point qu’ils sont [pratiquement] tous tombés et ont eu la vie sauve. Parmi eux, un seul, Kamiya Jōya, a refusé de dissimuler [sa foi]. On l’a plongé dans les enfers de Unzen35. Unzen est un volcan situé au centre de la péninsule de Shimabara où les catholiques étaient torturés ou exécutés. Ibid., pp. 591-592

Dato sobre el arraigo del cristianismo: Par exemple, à la fin du XVIe siècle, les registres des religieux itinérants d’Ise, le principal sanctuaire du pays, montrent que ceux-ci n’avaient pratiquement plus accès aux régions où, avec le soutien des seigneurs, la Compagnie de Jésus s’était imposée36. Kudamatsu 2002, pp. 93-94.

A partir de ahora los jesuitas tendrán mucho trabajo reconciliando a los lapsos: Baltasar de Torres décrit de cette façon l’activité des jésuites en 1620 : [Mattheus de Couros] envoie les pères effectuer des missions dans tous les royaumes [du Japon]. Nous avons fait plus de missions durant cette persécution qu’en temps de paix. N’ayant ni maison, ni endroit fixe où résider, la nécessité nous oblige à parcourir toutes ces régions et à affronter le danger. Mais cela est

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