Diferencia entre revisiones de «Renier»

De martyres
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(180) Nota 5: l’oeuvre des missionnaires était, dès l’origine, vouée à l’échec tant les dogmes chrétiens étaient
éloignés des mentalités religieuses du Japon de l’époque (Kouamé 2016), d’autres pensent, au contraire,
que la multiplication des conversions dans le dernier tiers du XVIe siècle atteste du fait que le catholicisme
répondait aux attentes d’une partie de la population (Kawamura 2011).
Higashibaba Ikuo: mourir en martyr revenait à ne plus pouvoir assurer les rites familiaux. Il estime ainsi que l’apostasie formelle était « la décision la plus sensée et appropriée pour ceux qui désiraient persister dans leur foi6 ». « the most reasonable and practical conclusion if people wanted to continue their faith », Higashibaba 2001,
p. 155.
au XVIe siècle, deux écoles bouddhiques porteuses d’un message exclusif
connaissent un grand succès : le nichirenisme (Nichirenshū 日蓮宗) et la Véritable école de la
Terre pure (Jōdo shinshū 浄土真宗). Ces mouvements, qui sont entrés en conflit armé avec le
pouvoir guerrier, ont été, comme les autres écoles bouddhiques, progressivement placés sous
le contrôle de celui-ci ; les factions les plus radicales ont, à l’image du catholicisme, été
interdites8. Pour une étude transversale des mentalités religieuses dans le Japon de la fin du Moyen Âge et du début
de l’époque moderne, voir Kanda 2016.
(182) Kyūshū, l’île de l’archipel qui abrite le plus grand nombre de catholiques, beaucoup de daimyō
ne sont pas des vassaux directs des Tokugawa : ils disposent d’une large autonomie11. Carré 2009, pp. 647-653.
À trois reprises, en 1619 à Kyoto, en 1622 à Nagasaki et à Edo
en 1623, le shogunat fait exécuter devant un parterre de seigneurs une cinquantaine de clercs
et de laïcs qui jouaient un rôle central au sein de la communauté catholique12 Le grand martyre d’Edo a été étudié en détail par Hubert Cieslik 1954.
Différentes méthodes (meilleure synthèse de ces différentes mesures dans Shimizu 1981, pp. 172-
199. En anglais, voir le dernier chapitre de Higashibaba 2001.)
sont utilisées : le scellement de serments adressés aux dieux et aux bouddhas ; le foulement
d’objets de piété catholique, le fumie 踏絵 ; l’inscription obligatoire dans un temple
bouddhique. C’est cette dernière méthode combinée dans certaines régions au fumie ou au
scellement d’un serment, qui va s’imposer dans tout le pays. Le système des templesparoisses
ne s’est toutefois pas mis en place de manière synchrone dans l’ensemble de
l’archipel : il faut attendre les années 1660 pour que tous les Japonais soient inscrits dans un
temple et que leur orthodoxie religieuse – terme qui a bien peu de sens dans le contexte
japonais – soit garantie par un membre du clergé bouddhique15. Ōhashi 2001, pp. 100-131.
(183) Arima Naozumi 有馬直純 (1586-1641) a dû apostasier pour hériter du domaine de Shimabara, entre 1612 et 1615,
une soixantaine d’entre eux sont mis à mort17. Ruiz-de-Medina 1999,
pp. 316-354.
D’immenses cortèges, où se mêlent chants
catholiques et scènes de flagellation, accompagnent ces martyrs ; des communautés
adressent aux autorités seigneuriales des serments collectifs témoignant de leur volonté de
ne jamais apostasier18. Ebisawa 1981, pp. 179-189
Si l’on se fie aux chiffres donnés par les jésuites, il y aurait eu à cette
époque entre 15 000 et 20 000 catholiques dans le fief, surtout dans la moitié sud19. Mattheus de Couros (1568-1633 ?) dit avoir 3 000 catholiques à sa charge
(184) D’après Baltasar de Torres (1563-1626), un jésuite espagnol, il doit agir sous peine
de perdre son fief, fief qu’il doit entièrement au shogunat :
Plusieurs fois, nous avons avisé les conseillers du Père Provincial qu’il était très
dangereux que lui et les autres pères de cette région habitassent dans un seul
endroit, alors que la persécution est si forte, en se fiant uniquement à l’aménité
et à la bienveillance dont le seigneur avait fait preuve jusque-là à leur égard. Celuici
savait qu’ils étaient cachés dans ses terres. Mais comme la chose a fini par être
connue de la multitude, il était certain que le seigneur ne feindrait plus l’ignorance
afin de ne pas mettre en péril sa position23.
ARSI, Jap.Sin., vol. 37, fos 274-275 vo, 25 février 1626 : « Algumas vezes aconselhamos os consultores ao Pe
Proval que era cousa muy perigosa estar elle, e os mais Pes daquellas terras de ordino em hum lugar em tempo
de tam grande perseguição, confiados somte no primor, e brandura, de que aquelle Tono usou ate agora com
os Pes que sabia, que estavão em suas terras escondidos: mas como chegasse a cousa a ser sabida no vulgo, era
certo, que o Tono não avia de dissimular, por não pôr a risco seu estado ».
(185) les crypto-catholiques doivent vénérer extérieurement les bouddhas (fo 42 vo). À cette date,
le clergé bouddhique a considérablement renforcé sa présence dans la région. Les réfractaires
sont torturés et, s’ils persistent, exécutés ; une centaine de catholiques meurent entre 1626
et 1633 27. Ruiz-de-Medina 1999, pp. 546-708.
l’écrasante majorité des officiers et des moines se contentait
d’une apostasie de façade.
Vers 1620, Ōmura, un fief situé à
proximité de Shimabara, spécifie, dans un décret portant sur l’interdiction du christianisme,
que la fuite est inutile, car l’édit de 1614 s’applique dans tout le pays28. Fujino & Shimizu 1994, p. 149.
entre 1615 et 1625, la communauté catholique de
Shimabara a été épargnée. Les jésuites mentionnent fréquemment l’arrivée au sud de cette
péninsule de chrétiens qui fuient la répression ou qui, pour avoir refusé de renier leur foi, ont
perdu leur statut social. Il s’agit, dans la plupart des cas connus, d’anciens guerriers qui
retrouvent rapidement une place de choix dans les communautés locales.
21. C’est le cas par exemple de Simeão Okuda Zean (?-1625), un samouraï originaire du
Kansai, qui après avoir servi le seigneur catholique de la province de Higo 肥後, Konishi
Yukinaga 小西行長 (1555-1600), est devenu vassal de Katō Kiyomasa 加藤清正 (1562-1611),
un seigneur connu pour son animosité à l’endroit des missionnaires. La vie de Simeão est
(186) connue grâce au rapport annuel de la Compagnie de Jésus pour l’année 1626 29. ARSI, Jap.Sin., vol. 61, fos 100-101 vo, 24 mars 1627.
En 1612, ayant
refusé d’abjurer sa foi et de rejoindre « as seitas dos Camis e Fotoques [des dieux et des
bouddhas] », il est démis de ses fonctions et ses biens sont confisqués. Commencent alors
pour lui et sa famille des années d’errance ; rejetés de différentes régions du pays car ils
professent la religion interdite, ils sont finalement accueillis par les « bons e antigos cristãos »
de Kuchinotsu. Dans ce port du sud de la péninsule de Shimabara, Simeão aurait joué un rôle
clef dans la communauté catholique locale au point d’être un interlocuteur privilégié des
missionnaires clandestins. L’auteur du rapport annuel le présente aussi comme un modèle de
piété faisant la lecture des ouvrages de la Compagnie aux fidèles de la région. C’est pour ces
raisons qu’il est décapité par les autorités le 18 décembre 1625, à la suite de l’arrestation de
plusieurs missionnaires
un passage portant sur Shimabara dans le rapport pour 1629 et 1630, l’auteur
du document décrit le dilemme auquel doivent faire face les catholiques :
La liste établie, le tyran ordonna à ses intendants qu’en se fiant à celle-ci, ils
assemblassent tous les chrétiens en un lieu afin de les contraindre à adorer le
bouddha et que si certains ne voulaient pas obéir, qu’ils fussent envoyés à
Shimabara pour que le pouvoir des tortures les fît idolâtrer. Ces pauvres chrétiens
se trouvaient dans un état extrême de détresse et d’angoisse, car si d’un côté, ils
comprenaient la grave offense qu’ils commettaient envers Dieu en adorant le
bouddha même de manière feinte, d’un autre côté, ils craignaient grandement la
férocité des tortures que ce cruel tyran avait l’habitude de faire subir à ceux qui
ne se soumettaient pas à lui. Ils ne sentaient pas en eux le courage de pouvoir y
résister ; se cacher ne pouvait réussir ; fuir, ils n’en avaient ni les moyens, ni la
destination pour cela. Finalement, la crainte et la faiblesse l’emportèrent en
grande partie. Ils se réunirent chez le moine comme cela leur était demandé, et
quelques-uns adorèrent [le bouddha] ; ceux-ci furent minoritaires. La majorité,
puisqu’elle n’adorait pas [le bouddha], se tut, et les intendants, considérant qu’ils
n’aient pas refusé de se réunir en un tel endroit comme une preuve d’idolâtrie et
(187)

Revisión del 18:21 17 jun 2022

Renier sa foi sans perdre son âme, artículo de Martin Nogueira Ramos en Bibliografía Japón

Nogueira Ramos, Martin, 2019, « Renier sa foi sans perdre son âme. Les catholiques japonais au début de la proscription (XVIIe s.) », Cahiers d’études des cultures ibériques et latino-américaines – CECIL, no 5, <https://cecil-univ.eu/C5_v1>, disponible en internet desde el 01/07/2019 [consultado el 17 de junio de 2022].

(177) En este artículo, se mostrará que con el mensaje exclusivo de los misioneros que arraigó en Japón, la transición forzada al secreto se acompañó de un aumento de las tensiones soteriológicas dentro de las comunidades cristianas.

(178) mapa de Schütte 1968, p. 431.

1592 schuette.jpg

3.000 ejecutados en todo el siglo XVII, la gran mayoría de los 300.000 "eligió la apostasía". (nota 3, Ruiz de Medina), en el sur, antiguos bastiones jesuíticos, muchos falsos apóstatas, cristianos ocultos, mantuvieron ciertas prácticas cristianas: bautizo, respeto a principales fiestas, recitación de oraciones en latín, a mediados del XIX había unos 50.000 cristianos ocultos (nota 4; Nogueira Ramos 2019).

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(180) Nota 5: l’oeuvre des missionnaires était, dès l’origine, vouée à l’échec tant les dogmes chrétiens étaient éloignés des mentalités religieuses du Japon de l’époque (Kouamé 2016), d’autres pensent, au contraire, que la multiplication des conversions dans le dernier tiers du XVIe siècle atteste du fait que le catholicisme répondait aux attentes d’une partie de la population (Kawamura 2011).

Higashibaba Ikuo: mourir en martyr revenait à ne plus pouvoir assurer les rites familiaux. Il estime ainsi que l’apostasie formelle était « la décision la plus sensée et appropriée pour ceux qui désiraient persister dans leur foi6 ». « the most reasonable and practical conclusion if people wanted to continue their faith », Higashibaba 2001, p. 155.

au XVIe siècle, deux écoles bouddhiques porteuses d’un message exclusif connaissent un grand succès : le nichirenisme (Nichirenshū 日蓮宗) et la Véritable école de la Terre pure (Jōdo shinshū 浄土真宗). Ces mouvements, qui sont entrés en conflit armé avec le pouvoir guerrier, ont été, comme les autres écoles bouddhiques, progressivement placés sous le contrôle de celui-ci ; les factions les plus radicales ont, à l’image du catholicisme, été interdites8. Pour une étude transversale des mentalités religieuses dans le Japon de la fin du Moyen Âge et du début de l’époque moderne, voir Kanda 2016.

(182) Kyūshū, l’île de l’archipel qui abrite le plus grand nombre de catholiques, beaucoup de daimyō ne sont pas des vassaux directs des Tokugawa : ils disposent d’une large autonomie11. Carré 2009, pp. 647-653.

À trois reprises, en 1619 à Kyoto, en 1622 à Nagasaki et à Edo en 1623, le shogunat fait exécuter devant un parterre de seigneurs une cinquantaine de clercs et de laïcs qui jouaient un rôle central au sein de la communauté catholique12 Le grand martyre d’Edo a été étudié en détail par Hubert Cieslik 1954.

Différentes méthodes (meilleure synthèse de ces différentes mesures dans Shimizu 1981, pp. 172- 199. En anglais, voir le dernier chapitre de Higashibaba 2001.) sont utilisées : le scellement de serments adressés aux dieux et aux bouddhas ; le foulement d’objets de piété catholique, le fumie 踏絵 ; l’inscription obligatoire dans un temple bouddhique. C’est cette dernière méthode combinée dans certaines régions au fumie ou au scellement d’un serment, qui va s’imposer dans tout le pays. Le système des templesparoisses ne s’est toutefois pas mis en place de manière synchrone dans l’ensemble de l’archipel : il faut attendre les années 1660 pour que tous les Japonais soient inscrits dans un temple et que leur orthodoxie religieuse – terme qui a bien peu de sens dans le contexte japonais – soit garantie par un membre du clergé bouddhique15. Ōhashi 2001, pp. 100-131.

(183) Arima Naozumi 有馬直純 (1586-1641) a dû apostasier pour hériter du domaine de Shimabara, entre 1612 et 1615, une soixantaine d’entre eux sont mis à mort17. Ruiz-de-Medina 1999, pp. 316-354.

D’immenses cortèges, où se mêlent chants catholiques et scènes de flagellation, accompagnent ces martyrs ; des communautés adressent aux autorités seigneuriales des serments collectifs témoignant de leur volonté de ne jamais apostasier18. Ebisawa 1981, pp. 179-189

Si l’on se fie aux chiffres donnés par les jésuites, il y aurait eu à cette époque entre 15 000 et 20 000 catholiques dans le fief, surtout dans la moitié sud19. Mattheus de Couros (1568-1633 ?) dit avoir 3 000 catholiques à sa charge

(184) D’après Baltasar de Torres (1563-1626), un jésuite espagnol, il doit agir sous peine de perdre son fief, fief qu’il doit entièrement au shogunat : Plusieurs fois, nous avons avisé les conseillers du Père Provincial qu’il était très dangereux que lui et les autres pères de cette région habitassent dans un seul endroit, alors que la persécution est si forte, en se fiant uniquement à l’aménité et à la bienveillance dont le seigneur avait fait preuve jusque-là à leur égard. Celuici savait qu’ils étaient cachés dans ses terres. Mais comme la chose a fini par être connue de la multitude, il était certain que le seigneur ne feindrait plus l’ignorance afin de ne pas mettre en péril sa position23.

ARSI, Jap.Sin., vol. 37, fos 274-275 vo, 25 février 1626 : « Algumas vezes aconselhamos os consultores ao Pe Proval que era cousa muy perigosa estar elle, e os mais Pes daquellas terras de ordino em hum lugar em tempo de tam grande perseguição, confiados somte no primor, e brandura, de que aquelle Tono usou ate agora com os Pes que sabia, que estavão em suas terras escondidos: mas como chegasse a cousa a ser sabida no vulgo, era certo, que o Tono não avia de dissimular, por não pôr a risco seu estado ».

(185) les crypto-catholiques doivent vénérer extérieurement les bouddhas (fo 42 vo). À cette date, le clergé bouddhique a considérablement renforcé sa présence dans la région. Les réfractaires sont torturés et, s’ils persistent, exécutés ; une centaine de catholiques meurent entre 1626 et 1633 27. Ruiz-de-Medina 1999, pp. 546-708.

l’écrasante majorité des officiers et des moines se contentait d’une apostasie de façade.

Vers 1620, Ōmura, un fief situé à proximité de Shimabara, spécifie, dans un décret portant sur l’interdiction du christianisme, que la fuite est inutile, car l’édit de 1614 s’applique dans tout le pays28. Fujino & Shimizu 1994, p. 149.

entre 1615 et 1625, la communauté catholique de Shimabara a été épargnée. Les jésuites mentionnent fréquemment l’arrivée au sud de cette péninsule de chrétiens qui fuient la répression ou qui, pour avoir refusé de renier leur foi, ont perdu leur statut social. Il s’agit, dans la plupart des cas connus, d’anciens guerriers qui retrouvent rapidement une place de choix dans les communautés locales. 21. C’est le cas par exemple de Simeão Okuda Zean (?-1625), un samouraï originaire du Kansai, qui après avoir servi le seigneur catholique de la province de Higo 肥後, Konishi Yukinaga 小西行長 (1555-1600), est devenu vassal de Katō Kiyomasa 加藤清正 (1562-1611), un seigneur connu pour son animosité à l’endroit des missionnaires. La vie de Simeão est

(186) connue grâce au rapport annuel de la Compagnie de Jésus pour l’année 1626 29. ARSI, Jap.Sin., vol. 61, fos 100-101 vo, 24 mars 1627.

En 1612, ayant refusé d’abjurer sa foi et de rejoindre « as seitas dos Camis e Fotoques [des dieux et des bouddhas] », il est démis de ses fonctions et ses biens sont confisqués. Commencent alors pour lui et sa famille des années d’errance ; rejetés de différentes régions du pays car ils professent la religion interdite, ils sont finalement accueillis par les « bons e antigos cristãos » de Kuchinotsu. Dans ce port du sud de la péninsule de Shimabara, Simeão aurait joué un rôle clef dans la communauté catholique locale au point d’être un interlocuteur privilégié des missionnaires clandestins. L’auteur du rapport annuel le présente aussi comme un modèle de piété faisant la lecture des ouvrages de la Compagnie aux fidèles de la région. C’est pour ces raisons qu’il est décapité par les autorités le 18 décembre 1625, à la suite de l’arrestation de plusieurs missionnaires

un passage portant sur Shimabara dans le rapport pour 1629 et 1630, l’auteur du document décrit le dilemme auquel doivent faire face les catholiques : La liste établie, le tyran ordonna à ses intendants qu’en se fiant à celle-ci, ils assemblassent tous les chrétiens en un lieu afin de les contraindre à adorer le bouddha et que si certains ne voulaient pas obéir, qu’ils fussent envoyés à Shimabara pour que le pouvoir des tortures les fît idolâtrer. Ces pauvres chrétiens se trouvaient dans un état extrême de détresse et d’angoisse, car si d’un côté, ils comprenaient la grave offense qu’ils commettaient envers Dieu en adorant le bouddha même de manière feinte, d’un autre côté, ils craignaient grandement la férocité des tortures que ce cruel tyran avait l’habitude de faire subir à ceux qui ne se soumettaient pas à lui. Ils ne sentaient pas en eux le courage de pouvoir y résister ; se cacher ne pouvait réussir ; fuir, ils n’en avaient ni les moyens, ni la destination pour cela. Finalement, la crainte et la faiblesse l’emportèrent en grande partie. Ils se réunirent chez le moine comme cela leur était demandé, et quelques-uns adorèrent [le bouddha] ; ceux-ci furent minoritaires. La majorité, puisqu’elle n’adorait pas [le bouddha], se tut, et les intendants, considérant qu’ils n’aient pas refusé de se réunir en un tel endroit comme une preuve d’idolâtrie et

(187)